Marchemer
J’irai d’un horizon à l’autre
Chassé d’un azimut à l’autre
Par le sel d’une vie amère rongé
Dans ma valise bien rangés
Tous mes lambeaux
Tous mes oripeaux
Propulsant un corps fantôme, comme des pistons
Mes pieds battent la mesure et donnent le ton
Par-delà les mers je me traîne
En quête d’une liberté que rien n’enchaîne J’ai perdu mon centre et me cramponne
Au dernier bagage d’une vie atone
Son poids de souci de souci de joies et de peines
M’équilibre tel un funambule sur un fil de laine
Le vide de ma vie m’envahit
La sarabande de ma pensée m’appesantit
Marche sans fin
Voyageur marin
Au travers de toi l’azur luit
En toi viendra la nuit
Nuit d’humanité en trêve
Nuit d’humanité en rêve.
Une participante
L’ombre ou la lumière
Évasion valise à la main
Aspirer à d’autres lendemains
Kidnapper l’inconnu
Sans sous-entendu
Au risque d’un pâle atterrissage
Avec ou sans dérapage
Fuir ses repaires
Face à l’univers
Friser grave avec l’inconnu
Se dire qu’on l’a voulu
Se sentir en exil
Devant les souvenirs qui défilent
En quête du voyage
Avec un seul bagage
Au risque de se perdre
Et regretter le parcours d’hier
L’homme si petit face à l’immensité
Devra-t-il se dépouiller
Devra-t-il se déshabiller
Pour mieux se réinventer
Devra-t-il se défragmenter
Pour mieux se rassembler
Verra-t-il la vie comme une apparition
Comme un vol de papillon
Croira-t-il à l’instant sur parole
Sans en avoir le monopole
Verra-t-il la vie comme un cadeau
Plutôt que comme un fardeau
Et saura-t-il le plus important
En dénouant le ruban
Évasion la valise à la main
Aspirer à d’autres lendemains
Transformer ses poussières
Voler au-dessus de ce monde amer
Arrêter de roder sur terre
Tout est éphémère
Aubépine