Je n’ai pas aimé
Cette nuit trop pressée
Elle s’installe en résidente
Elle s’impose en conquérante
La clarté du jour s’efface renonce
L’hiver s’annonce
J’ai juste bien aimé
Chausser mes bottines bien fourrées
L’hiver est arrivé
Les arbres se déshabillent
D’un chaud vêtement je m’habille
J’ai aimé, à chaque fenêtre, toute ces lumières
Qui permettent à mon imaginaire
D’octroyer ici et là
De belles histoires en diaporama
L’hiver est arrivé
J’ai vu au loin le Jura
D’un tapis de neige se boursoufler
Au crépuscule
J’ai vu le soleil tirer sa révérence
Avec délicatesse et élégance
J’avoue qu’à chaque fois
Quand il décroît de cette façon là
Mon cœur danse la java
Et puis février s’abandonne
De ses nuits trop longues
Il se déboutonne
Je le soupçonne
Qu’il me pardonne
De vouloir assumer le dicton
Avril ne te découvre pas d’un fil
Il résiste, persiste, un soupçon versatile
Mars a les armes pour le dissuader
Il ne se laisse pas déposséder
J’ai vu les branches de magnolia
Plié sous le poids de ses fleurs
Le printemps est arrivé
Bien décidé à procréer, se développer
Et se défendre en toute intégrité
Au mois de mai
J’ai pu ressortir mon vélo
Au revoir mon bonnet
Me voilà sous mon hublot
Longeant le bord du lac
Le vent m’assène des claques
Telles les voiles d’un catamaran
Les oreilles de mon teckel
Se dressent, se balancent
Elles acceptent la douce offense
De ce perturbateur itinérant
Puis le soleil a chauffé
Juin est arrivé, pas pressé
Mais prêt à nous faire transpirer
La nuit indolente s’est écartée
Les soirées en terrasse se sont prolongées
Les bronzages ont défilé
Les boissons ont désaltéré
Juillet nous a réservé
Trop de fois ses colères en soirées
Face au jet d’eau, assise sur un banc
J’ai vu une jeune femme coiffée d’un turban
Se faufiler en roller entre les passants
J’ai été touchée par le sourire échangé
Avec ce jeune homme handicapé
L’automne s’est dessiné
L’été s’est effacé
La chaleur a pris congé
J’ai vu les feuilles s’évader, tourbillonner
Frissonner et s’abandonner
J’ai vu les couleurs chaudes se mélanger
Ocre et orange prédominé.
Aubépine